Amiante, plomb, enrobés routiers : la prévention des risques chimiques dans un guide

L’Assurance Maladie a publié récemment un guide d’information à l’attention des maitres d’ouvrage des travaux publics intitulé Thèmes opérationnels prioritaires. Ce document consacre la partie 3 de son contenu, « Environnement de travail – Hygiène », à la prévention des risques chimiques à l’origine de maladies professionnelles, tels que les risques amiante, plomb et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) présents dans les enrobés routiers. Il insiste donc tout naturellement sur la nécessité de faire réaliser des repérages amiante, plomb et HAP en amont des chantiers. Ce guide dévoile que les accidents de travail et les maladies professionnelles dans le secteur de la construction ont coûté plus d’un milliard d’euros, sans parler des coûts indirects causés par les retards dans les chantiers, l’absentéisme, la désorganisation des équipes, etc. Spécialiste de tous les diagnostics et contrôles avant travaux, en cours de travaux et après travaux, notre société revient sur ce document pertinent.

Dans le secteur des TP, l’évaluation préliminaire des risques chimiques est aussi une priorité

En tant qu’acteurs majeurs de la construction d’ouvrages, les MO jouent un rôle essentiel dans la prévention des risques professionnels. En effet, ils doivent garantir la santé et la sécurité des travailleurs de la conception jusqu’à l’achèvement des ouvrages. Ainsi, dans le secteur des travaux publics comme partout ailleurs, il est primordial pour les maitres d’ouvrage, comme le précise le guide de l’Assurance Maladie, de planifier, dès les premières phases des programmes de construction, des repérages spécifiques, effectués par des professionnels certifiés, permettant d’identifier et d’évaluer tous les risques chimiques éventuellement présents. Ces contrôles complexes sont indispensables pour définir les mesures de protection collectives et individuelles à mettre en œuvre au cours du chantier. Ces investigations peuvent se traduire par des expertises comme le repérage amiante avant travaux, le repérage amiante et HAP sur enrobés routiers, ainsi que le repérage plomb avant travaux. Le guide souligne aussi que de telles mesures permettent non seulement de prévenir les maladies professionnelles mais aussi d’éviter les « les surcoûts consécutifs aux arrêts de chantier et aux procédures de recherche de responsabilités ». Le document présente enfin la prévention comme « un véritable enjeu de performance et d’image » pour les maitres d’ouvrage.

Amiante, plomb, HAP : méthodologies d’intervention, formation et repérages complémentaires  

Le guide de l’Assurance Maladie, publié en avril 2024, souligne donc les obligations des maitres d’ouvrage de faire réaliser des repérages rigoureux pour détecter tout agent chimique dangereux dès la phase d’étude des programmes de construction. En cas de détection de substances telles que l’amiante, le plomb ou les HAP, le guide insiste sur la nécessité d’élaborer des méthodologies d’intervention adaptées et de mobiliser des compétences particulières. Le guide aborde notamment l’obligation de formation des entreprises à la prévention des risques amiante dans le cadre des interventions en SS3 et SS4. Le guide évoque également l’utilisation privilégiée d’enrobés basse température, moins émissifs, le tronçonnage à l’humide pour les poussières de silice et et le suivi rigoureux de l’évacuation des déchets dangereux. Enfin, la prévention, c’est aussi la réalisation de mesures complémentaires en cours de chantier, dès lors que des matériaux dangereux, non détectés dans les repérages en amont, sont découverts ou suspectés.