Bientôt un diagnostic pour évaluer le risque amiante dans l’eau potable ?

Alors que des mesures amiante dans l’eau sont réalisées lors d’un désamiantage pour s’assurer que les douches de décontamination et d’hygiène utilisées par les opérateurs de retrait d’amiante ne sont pas contaminées par ce polluant cancérogène, une étude récente de l’Anses basée sur une littérature scientifique exhaustive, interroge sur la nécessité de contrôler les réseaux de distribution d’eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Spécialiste de la surveillance des rejets d’eau lors de désamiantages, notre société établie à Nevers et à Bourges s’est penchée avec attention sur cette étude portant sur l’existence éventuelle d’un lien entre l’ingestion d’amiante et la survenue de certains cancers de l’appareil digestif.

 

4 % des réseaux de distribution d’eau potable sont constitués de canalisations en amiante-ciment. En cas de dégradation de celles-ci, des fibres d’amiante sont susceptibles de se retrouver dans l’eau distribuée. Suite à la parution de deux études scientifiques en 2016 et 2017 alertant sur la sous-estimation des risques sanitaires liés à l’ingestion d’amiante, notamment par l’eau potable, mais ne reposant pas sur des publications suffisamment fiables et sur la totalité de la littérature scientifique parue à ce sujet, l’Anses a décidé de mener sa propre enquête. Pour cela, elle s’est appuyée sur l’ensemble des études scientifiques portant sur cette thématique, soit plus de 5 500 dossiers. À l’issue de son analyse, l’Agence a émis les conclusions suivantes :

    • le lien causal entre l’ingestion d’amiante et l’apparition de cancers de l’appareil digestif ne peut pas être prouvé ;

    • il est quand même possible, dans certaines situations, que l’ingestion d’amiante puisse être en partie responsable du développement des cancers du côlon, de l’œsophage et de l’estomac. 

 

Afin d’écarter tout risque d’ingestion d’amiante, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail préconise une surveillance des réseaux d’eau potable susceptibles d’abriter des canalisations d’amiante-ciment. Elle recommande aussi de contrôler l’état des canalisations en amiante-ciment, qui sont susceptibles de libérer des fibres d’amiante dans l’eau en cas de détérioration. De tels outils de prévention, en plus de servir à de futures études et de faciliter la surveillance épidémiologique, permettrait d’enrayer tout risque sanitaire par la réhabilitation ou le remplacement rapide des canalisations dangereuses pour la santé.