En France, le confort d’été est devenu un indicateur du diagnostic de performance énergétique et de l’audit énergétique de plus en plus important au sein des logements. Une enquête de la Fondation Abbé Pierre (FAP) publiée le 22 août 2024 et intitulée « Logements-bouilloires – L’État reste de glace » révèle que plus de la moitié des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2023 et que le nombre de personnes qui vivent dans des logements « trop chauds » continue de croître. Face à l’intensification des vagues de chaleur, la FAP appelle à une adaptation urgente des habitations pour garantir la sécurité et le bien-être des habitants. Experte en DPE et en audit énergétique, notre société de diagnostics immobiliers vous communique quelques données importantes de ce rapport.
Confort d’été DPE et audit : des chiffres inquiétants dans un rapport sur les logements
Selon le rapport de la FAP, plus de la moitié des Français déclarent avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins un jour entier au cours de l’été 2023 et un quart d’entre eux rapportent en souffrir régulièrement. Qui plus est, selon les estimations, 5 000 personnes ont perdu la vie à cause de la chaleur l’été dernier et parmi elles, 1 500 durant les périodes de canicule. Depuis 2013, le nombre de personnes vivant dans des logements mal adaptés à la chaleur a augmenté d’un quart. Cette tendance est d’autant plus inquiétante que les vagues de chaleur s’intensifient, se répètent et se prolongent, ce qui a pour résultat de rendre certains logements presque inhabitables durant plusieurs mois par an.
DPE et audit énergétique : des outils encore insuffisants pour lutter contre l’inconfort d’été ?
L’adaptation des logements à la chaleur ne figure toujours pas au cœur des « politiques publiques de rénovation et de lutte contre la précarité énergétique », précise le rapport. En effet, celles-ci se concentrent principalement sur « la réduction de la consommation d’énergie », « la décarbonation du chauffage » et « le maintien d’une température minimale dans le logement », au lieu de s’intéresser davantage à la résilience des logements face au changement climatique. Les outils comme le diagnostic de performance énergétique (DPE) et l’audit énergétique, pourtant essentiels pour évaluer la capacité d’un logement à gérer la chaleur, ne prennent pas encore suffisamment en compte le confort d’été dans les travaux, ce qui conduit à l’utilisation toujours massive de climatisations.
De plus, des obstacles d’ordre réglementaire et patrimonial limitent souvent « l’installation de protections solaires ou l’application de couleurs claires sur les façades et toitures », des solutions qui atténuent les effets de chaleur. Enfin, même si cette année est celle de la publication du 3e Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC- 3) aucune mesure annoncée ne porte sur « l’adaptation des bouilloires thermiques ».
Pour améliorer le confort d’été, une politique d’adaptation climatique des logements s’impose
Face à l’aggravation prévisible des conditions climatiques à court terme, il devient urgent désormais de repenser les politiques de rénovation énergétique pour y inclure systématiquement des mesures d’adaptation à la chaleur, telles qu’une bonne isolation thermique, l’installation de protections solaires, une ventilation adaptée, des couleurs claires pour les toits, les murs et les volets ainsi que des brasseurs d’air et de la végétalisation. À défaut, les Français seront de plus en plus exposés à la chaleur avec près de 9 bâtiments sur 10 exposés à un risque critique lié aux vagues de chaleur si le climat connait un réchauffement de 4°C d’ici 2100. Les appartements dans les grandes villes sont d’ailleurs les plus à risque au travers de l’effet d’ICU, soit d’îlot de chaleur urbaine dû au béton, à la circulation automobile et au manque d’espaces verts.
La FAP propose notamment d’intégrer ces mesures d’adaptation dans les aides à la rénovation, de créer un plan « grand chaud » pour les personnes les plus vulnérables (personnes âgées, jeunes et ménages modestes) et de revoir les normes de location pour inclure « une température maximale réglementaire ». Elle propose aussi de faire évoluer davantage le DPE, l’audit et les règles de protection du patrimoine en faveur des travaux de confort d’été. Sans ces mesures, la précarité énergétique d’été pourrait toucher un nombre croissant de ménages, ce qui aggraverait les inégalités et mettrait sérieusement en péril la santé publique.